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Transformer une passion en projet : l'histoire de Hall of Time

Ralph Troisfontaine, 2 sept. 2025

Entre liberté, audace et innovation, Françoise Lanoizelet et son associé Emmanuel Hankard ont transformé leur passion commune pour l’horlogerie en un projet entrepreneurial d’excellence. À travers cette interview, Françoise revient sur son parcours et sur la manière dont la maison Hall of Time reflète leur vision : écoute, raffinement et expérience client unique.

 

Y a-t-il eu un moment déclencheur qui vous a poussée à entreprendre ?


Après plus de dix années d’expérience en tant qu’employée, dans des fonctions et entreprises variées, j’ai ressenti le besoin d’un nouveau souffle. L’entrepreneuriat s’est imposé naturellement comme une évidence, en adéquation avec mon tempérament.

J’ai toujours été très engagée dans mon travail, avec une grande autonomie et sans avoir besoin d’un cadre rigide. J’aime pouvoir évoluer sans limite dans mes responsabilités, sans contrainte horaire ou structurelle. C’est cette liberté et cette flexibilité que j’ai trouvées dans l’aventure entrepreneuriale.

 

Quel est votre parcours avant de créer cette entreprise ?

J’ai d’abord été salariée, avant de me tourner vers le marketing direct aux côtés de mon associé Emmanuel Hankard. Nous avons dirigé ensemble une entreprise dans ce domaine pendant dix ans. Dès le départ, notre ambition était claire : créer de la valeur, puis transmettre.

Nous avons ainsi cédé cette société au moment où elle était au sommet de sa performance, ce qui a ouvert la voie à un nouveau projet : Hall of Time.

L’idée est née de nos expériences parfois décevantes dans l’univers de l’horlogerie. Nous voulions proposer quelque chose de différent : un lieu où l’on accueille les clients comme nous aurions aimé l’être. Avec bienveillance, écoute, et une vraie attention portée à l’expérience globale. Quand on investit des montants importants, il est essentiel de sortir d’un magasin avec un sentiment de satisfaction, pas de frustration. 

 

Rencontrez-vous des enjeux stratégiques ou financiers liés à la relation client ?

Aujourd’hui, la demande dépasse l’offre pour certaines marques, ce qui change complètement le paradigme commercial. Notre principal enjeu est de gérer les attentes des clients avec diplomatie, dans un contexte où les délais peuvent être longs. Il s’agit d’un équilibre délicat entre transparence, écoute et gestion de la frustration. 

 

Comment innovez-vous dans votre domaine ?

L’un de nos atouts majeurs est d’avoir construit Hall of Time sans héritage ni cadre préétabli. Nous avons pu développer librement notre culture d’entreprise et nos méthodes, en cohérence avec notre vision. Nous sommes indépendants, autonomes, et à l’écoute des évolutions du marché. Cela nous permet de réagir rapidement, de rester en phase avec notre époque, notamment à travers les événements que nous organisons, notre présence digitale et notre communication.

Mais au-delà de l’innovation constante, nous avons à cœur de nous remettre en question régulièrement. C’est indispensable pour durer.

 

Y a-t-il des défis que vous avez transformés en opportunités ?

Lorsque nous avons lancé Hall of Time en 2009, la crise des subprimes frappait durement l’économie mondiale. Beaucoup auraient reculé, mais nous avons décidé d’avancer. Car c’est précisément dans ces moments-là que l’on prépare les succès de demain.

La crise du Covid-19, également, a profondément bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a recentré la consommation sur le marché local. Cela nous a permis de consolider notre clientèle belge, en l’accompagnant dans une période où l’envie de se faire plaisir, de se recentrer sur soi, était forte.

Ces deux périodes de turbulence ont, paradoxalement, été des tremplins de croissance pour nous.

 

Quels sont vos projets ou défis à venir ?

Nous travaillons actuellement à la rénovation complète de notre boutique historique, inaugurée en 2009. L’objectif est de la repenser pour répondre aux nouvelles attentes de nos clients et partenaires, en intégrant notamment un espace dédié aux montres Rolex d’occasion certifiées (RCPO). Ce projet s’inscrit dans notre volonté de rester à la pointe de l’expérience client et du service haut de gamme.

 

Quel a été le moment le plus gratifiant de votre aventure entrepreneuriale ?

L’évolution continue de notre maison est une source de grande fierté. Après une première ouverture en 2009, nous avons élargi nos activités avec de nouvelles boutiques: une boutique Rolex exclusive en 2016,  une seconde boutique Hall of Time en 2023, et plus récemment, une boutique IWC. En quinze ans, nous avons connu une croissance constante. Ce développement, que rien ne garantissait au départ, est sans doute l’un des plus beaux aboutissements de cette aventure.

 

Quelle erreur vous a le plus appris ?

À nos débuts, nous avons parfois fait le choix de marques selon nos goûts personnels, sans toujours prendre en compte les attentes spécifiques du marché.

Or, notre clientèle belge est plutôt traditionnelle, rationnelle, et prend le temps de la réflexion avant d’acheter. Cela nous a poussés à affiner notre sélection, à mieux comprendre les dynamiques du marché local et à adapter notre offre en conséquence.

Ce fut une belle leçon d’humilité et d’écoute – deux qualités essentielles pour durer dans le secteur du luxe.